La libéralisation du secteur pharmaceutique impactera sur le coût des médicaments et entraînera une hausse du coût des médicaments.
Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a appelé, lundi, le gouvernement à signer un accord équitable et à même de procurer une protection au secteur de la santé publique, dans le cadre des négociations entre la Tunisie et l’Union européenne, (UE) au sujet de l’accord de libre échange, complet et approfondi (Aleca).
Dans un communiqué rendu public peu avant le démarrage, lundi, des négociations entre la Tunisie et l’UE sur cet accord, le Conseil a souligné la nécessité d’appliquer la flexibilité garantie par l’accord aux droits de la propriété intellectuelle qui touchent le commerce (Adpic).
De son côté, le vice-président du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie, Naoufel Amira, a fait part des préoccupations des pharmaciens face au risque de «saper l’industrie pharmaceutique en Tunisie», a-t-il indiqué, notant que l’éventuelle signature de l’accord entraînera une libéralisation totale du secteur pharmaceutique dans le pays.
Il a ajouté que la libéralisation du secteur entraînera la délocalisation d’institutions pharmaceutiques européennes vers la Tunisie, et provoquerait en conséquence une concurrence déloyale avec le secteur pharmaceutique local, dans la mesure où les pharmacies européennes ne sont pas tenues de respecter des engagements liés au système de répartition géographique et démographiques appliqué sur les pharmacies en Tunisie, réaffirmant «le rejet catégorique» de l’accord par le syndicat.
Il a ajouté dans ce contexte que la libéralisation du secteur pharmaceutique conduirait à la libéralisation de la vente des médicaments, «ce qui va à l’encontre de la politique de la Tunisie qui impose des restrictions sur les médicaments similaires à ceux fabriqués sur le marché local», a-t-il indiqué, soulignant qu’il s’agit d’«une mesure incitative qui appuie l’industrie pharmaceutique nationale», et mettant en garde contre le risque de «pénaliser la totalité du secteur» en cas de signature de l’Aleca.
Le responsable syndical a, en outre, dénoncé la poursuite des négociations sur cet accord par le gouvernement d’une façon unilatérale, en dépit du refus des organisations professionnelles et syndicales, soulignant que les organisations professionnelles n’ont pas été associées à ces négociations.
Il est à rappeler que le quatrième round des négociations entre la Tunisie et l’UE portant sur l’Aleca, se tient du 29 avril au 3 mai 2019.
Outre la libéralisation des échanges dans le secteur industriel, deux autres domaines qui sont restés en dehors de l’accord de libre échange pour l’année 2008, à savoir le secteur de l’agriculture et le secteur des services seront intégrés dans l’accord.